Le biocarburant : l’énergie renouvelable qui transformera nos fermes 

Le biocarburant : l’énergie renouvelable qui transformera nos fermes 

Beaucoup en sont convaincus, le gaz vert est le chaînon manquant de la transition énergétique en marche. Une production massive de celui-ci permettrait à la Belgique d’atteindre son objectif de société “bas carbone” à l’horizon 2050. 

Le bio-CNG  (Compressed Natural Gas) produit à la ferme, pourrait non seulement alimenter les véhicules agricoles comme les tracteurs, moissonneuses-batteuses, ensileuses, etc. mais aussi fournir le carburant nécessaire aux véhicules particuliers, utilitaires et poids lourds. 

Bientôt, nos exploitations agricoles alimenteront aussi bien les frigos de la population que  leurs véhicules. Voyons ensemble d’où vient ce carburant si prometteur et comment il peut devenir un atout majeur pour nos agriculteurs.  

Que sont les biocarburants ?

L’Union européenne qui encourage le recours aux biocarburants depuis 2003 définit un biocarburant comme un combustible liquide utilisé dans le secteur des transports et produit à partir de biomasse. 

Elle distingue :

  • Les biocarburants conventionnels qui sont produits sur des terres dédiées à partir de céréales, de cultures riches en amidon, de cultures sucrières ou d’oléagineux.
  • Les biocarburants avancés produits, eux, à partir de déchets, résidus, matières ligno-cellulosiques, algues, etc.

Si les biocarburants conventionnels sont déjà utilisés, en proportions diverses, dans les carburants actuels, ceux qui pourraient réellement révolutionner l’écosystème agricole sont les biocarburants avancés. 

Deux types de productions de biocarburants possibles en agriculture

Il existe, pour le moment, deux types de production de biocarburants technologiquement accessibles et réalistes pour nos exploitations agricoles, l’une produit un biocarburant dit, conventionnel, et l’autre, le fameux gaz vert.

  1. La production d’huile végétale carburant (HVP) (biocarburant conventionnel)

La production de HVP se fait, en plusieurs étapes, souvent à partir de graines oléagineuses. Le pressage à froid, en plus de produire une huile combustible de qualité, permet d’avoir des tourteaux à fort pouvoir nutritionnel pour le bétail.

L’huile extraite peut être utilisée dans une chaudière, un groupe électrogène, une unité de cogénération mais aussi, comme carburant routier dans une voiture diesel adaptée. 

Selon ValBiom, le HVP donne une meilleure valorisation énergétique en cogénération. Son utilisation comme biocarburant restera donc, très probablement, marginale.

  1. La production de biométhane avancé : une opportunité pour nos agriculteurs

La biométhanisation est un procédé de fermentation similaire à celui qui se passe dans le rumen d’une vache. Il a l’avantage de pouvoir se faire avec une grande variété de matières organiques.

Par exemple, avec : 

  • les déchets et résidus de culture
  • les effluents d’élevage
  • les déchets agro-alimentaires
  • les cultures énergétiques
  • les cultures intercalaires

La décomposition des matières par biométhanisation fournit deux éléments : le biogaz et le digestat. Le biogaz, composé de 50 à 60% de méthane, est le combustible produit. 

Ce biogaz peut être utilisé tel quel dans une chaudière ou une cogénération. Mais, il peut aussi être épuré pour atteindre les valeurs en méthane du réseau gazier actuel à savoir 85 à 95% de méthane. Le biogaz s’appelle alors biométhane ou gaz vert.

Il est utilisé exactement comme le gaz naturel et peut alimenter les véhicules équipés ou bien être injecté dans le réseau.   

Les avantages du gaz vert

Les avantages de ce combustible sont nombreux : 

  • Il peut être produit à tout moment et ne dépend ni du vent, ni de l’ensoleillement
  • Il rejette moins de CO2 dans l’atmosphère
  • Il offre une alternative aux énergies fossiles 
  • Il crée des liens entre différents secteurs de la société (agriculture, environnement, énergie)
  • Il valorise les déchets 
  • Il est produit localement ce qui diminue la dépendance aux importations d’énergies.

D’après certaines études, le bioCNG est l’un des carburants qui possède le plus faible impact environnemental.

(Source : https://valbiomag.labiomasseenwallonie.be/news/le-biocng-le-carburant-vert-du-futur)

Le potentiel du biométhane pour la Belgique 

Une étude confiée à Valbium par Gas.be estime que, en exploitant tout le potentiel de production de biogaz en Belgique, le gisement wallon pourrait à lui seul représenter 50% de la consommation du réseau de distribution. Dans ces chiffres, l’agriculture constitue 80% de l’apport. 

Le biocarburant recèle de nombreux avantages pour les agriculteurs. Les perspectives offertes sont nombreuses tant en termes de diminution des coûts d’exploitation par la valorisation des déchets de la ferme, qu’en termes de diversification de l’activité. 

Comme le souligne l’étude, “les agriculteurs deviendront alors fournisseurs de denrées alimentaires, recycleurs de déchets organiques, producteurs d’énergie, créateurs d’emplois et donc pleinement moteurs de la transition énergétique et agro-écologique”. 

Une perspective réjouissante que nous ne manquerons pas de suivre de près !

Sources :